Qu'est
ce que le buggy: Le Char à
cerf-volant (aussi appelé kite-buggy, ou buggy)
est un véhicule sur roues évoluant grâce
à la traction d’un cerf-volant, et est
d'une philosophie proche du char à voile. Cette
pratique peut prendre la forme d'un loisir calme (pour
faire des balades), ou d'une activité plus
sportive (vitesse et figures acrobatiques), selon
le matériel, la puissance du vent, et le tempérament
du pilote du char. Il peut de plus être pratiqué
sur pelouses, sable, macadam, les restriction principales
étant un terrain peu accidenté, assez
large et sans obstacles.
Le
pilote est assis sur le char, contrôle la direction
au niveau de la roue avant avec les pieds, et le cerf-volant
(dit 'de traction'), avec les bras et mains. Le pilote
n'est pas attaché au buggy (le sanglage au
char est rare car peut être dangereux), et le
cerf-volant est attaché par harnais au pilote
( sauf pour les débutants ), mais jamais au
buggy lui même. La traction passe donc par le
corps du pilote lui même.
Il
est ainsi possible d'atteindre des vitesses de plus
de 70km/h (en fait, jusqu'a deux fois plus vite que
le vent réel).
L'histoire:
L'ancêtre du char à cerf-volant actuel
à été créé en 1822
par Georges Peacock, enseignant à Bristol (G.-B.)
(il semble ne pas avoir de lien avec le mathématicien
éponyme). Il inventa une calèche de
4 à 5 places, tractée par deux cerf-volants
cumulant une surface d'environ une douzaine de mètres
carrés. Il aurait déposé un brevet
en 1826, pour ce moyen de transport, qui, à
l'époque, était plus rapide que les
calèches tirées par chevaux.
L'invention
des chars à cerf-volant, sous sa forme actuelle,
est généralement attribuée au
Néo-zélandais Peter Lynn, inventeur
de cerf-volants. Son engin baptisé 'buggy',
fut remarqué lors du Festival international
de cerf-volant de Thaïlande en 1990. Cette invention
proviendrait, au départ, d'un projet d'embarcation
flottante ('kiteboat'), à laquelle des roues
auraient été ajoutées.
Le
char:
Les chars à cerf-volant, très différents
de ceux à voile, sont généralement
des tricycles (une roue avant directionnelle, deux
à l'arrière). Les différents
modèles peuvent avoir des caractéristiques
diverses, selon leur utilisation (macadam, terre,
sable mou...), leur prix (neuf, entre 300 € pour
les débutants et le freestyle, et jusqu'à
plus de 1500€ pour les 'bêtes de course').
Ils sont généralement d'une longueur
de 1.5 à 2 mètres, d'une largeur de
1 à 1.5 mètres, et d'une hauteur de
30 à 40 centimètres. Tous les chars
à cerf-volant sont construits à 90%
en tubes inox soudés, emboîtés,
et vissés, et restent démontables pour
un transport facile.
Le
pilote est assis un peu en avant de l'essieu des roues
arrières, ses pieds reposent sur des cale-pieds
soudés directement sur le cadre de la roue
avant. Il n'y a pas de palonnier comme en char à
voile, ni de freins sur les roues. La fourche avant
n'est pas perpendiculaire au sol, ce qui permet son
auto-stabilisation: la roue avant reste donc dans
l'axe du buggy, même sans intervention du pilote.
Les
buggies peuvent être classés en deux
types :
Ceux adaptés au freestyle sont légers,
leur longueur et leur axe de roue arrière sont
courts, ce qui permet des manœuvres serrées.
En contrepartie (ou pour augmenter le plaisir, suivant
les goûts), ce type de char est instable et
glisse beaucoup. Ceux adaptés à la course
sont plus lourds, et leur longueur et leur axe de
roue arrière sont plus longs, ce qui augmente
la stabilité et permet de plus grandes vitesse.
Les roues des chars peuvent aussi être très
différentes, et dépendent du terrain
: sur sable mou, des roues larges et molles permettent
de ne pas s'enfoncer, et sur surface dure, les petites
roues bien gonflées permettent de grandes vitesses,
les
roues de petit diamètre, larges et crantées,
pour macadam, les roues fines et de grand diamètre
(comme des roues de vélo), pour autres surfaces
dures, les roues standards ont un diamètre
de 400 mm sur 80 de large, pour terrains divers, les
plus grosses tailles permettent le tout-terrain (comme
le sable mou), et donnent au buggy l'appellation 'big
foot'.
Une préférence reste pour celles sans
rayons, qui peuvent causer des blessures en cas de
casse de la roue, ainsi que pour celles sans crantage,
ce qui, en virage, limite l'adhérence mais
permet d'éviter les tonneaux.
Des
équipements divers peuvent être ajoutés
: souvent des garde-boues, des protection pour le
fond de siège, des dossiers, des sacs arrière,
des 'straps' pour bloquer les pieds, un compteur vitesse/distance,
et parfois des suspensions...
Les
chars peuvent être mis en tandem, soit pour
balader une deuxième personne, soit pour deux
pilotes. Ce dernier cas demande une grande expérience
et une bonne communication entre les pilotes.
Le
cerf volant: Le
cerf volant utilisé peut être piloté
avec deux, ou de préférence quatre lignes,
en aucun cas avec une seule. Si les cerf-volants à
deux lignes sont plus simples d'apprentissage, il
ne disposent pas de freins, ce qui peut rendre leur
utilisation dangereuse. Ceux à quatre lignes
sont plus complexes et plus chers, mais la différence
de sollicitation entre les deux lignes principales
(hautes) et les deux lignes de frein (basses) permet
de changer la courbure de l'aile et d’annuler
la traction en un minimum de temps, ce qui est un
gage de sécurité.
Dans
le cas de cerf-volants à quatre lignes, l'usage
des poignées 4 fils (par opposition à
la barre utilisée en kitesurf) est vivement
recommandée en buggy, car on peut piloter avec
beaucoup plus de précision.
Sa
forme peut varier, du delta (en trains pour gagner
de la puissance), aux ailes souples plus courantes
:
Les
deltas sont moins puissants et demandent un vent fort,
mais sont très rapides et réactifs (ils
sont créés à l'origine pour la
voltige). Ces cerf-volants peuvent être mis
en 'train', c'est à dire les uns derrière
les autres pour un seul pilote.
Les ailes sont moyennement à très puissantes,
relativement rapides et remontent mieux contre le
vent, et donc sont conseillées pour la pratique
du buggy. Elles sont le plus généralement
des ailes à caissons (formant alors un profil
d'aile d'avion), ou des ailes mono-peau (du type C-Quad
ou Nasa-Wing). Ces ailes ont moins de traction verticale
(lift) que les ailes "à boudins"
ou à caissons fermés utilisées
pour le kitesurf ou le mountainboard. Les surfaces
utilisées vont, pour un adulte, de 1.5m²
à 20m², les plus grandes surfaces étant
réservées aux experts; l'utilisation
de 3 voiles de tailles différentes, de 2m²
à 12m², suffit déjà pour
rouler presque dans toutes les conditions de vent.
Il
faut utiliser des lignes solides, permettant des tractions
de 80 à 170 kg (voir plus, selon le vent et
le type de ligne (principales ou freins)). Leur longueur
peut être comprise entre 10 et 50 mètres,
25 étant le compromis généralement
choisi.
Régles
de Sécurité:
Le char à cerf-volant peut être un sport
dangereux, de part les vitesses atteintes ou les capacités
de traction des ailes. Une partie de la prévention
des risques se fait sur l'équipement, un casque
étant obligatoire, les gants et chaussures
montantes conseillées. Il
est bon, lorsqu'on débute, de commencer par
le début, c'est-à-dire par apprendre
à maîtriser l'aile, avant de monter dans
un buggy. La meilleure aide étant de rencontrer
des pratiquants sur le spot même.Le
cerf-volant doit toujours pouvoir être largué.
Le bout de harnais ne peut en aucun cas être
captif dans une poulie ou autre, il faut utiliser
un largueur sous-charge de type wichard ou trellium.
L'utilisation du leach peut être une bonne chose
s'il y a du monde sur le spot (ou des arbres!).
Enfin,
ne pas oublier de ne pas se surestimer, être
modeste face à la force du vent, sortir une
surface adaptée à la vitesse du vent
(les plage de vent des voiles sont disponibles sur
les sites des fabricants). L'usage d'un anémomêtre
est recommandé. Eviter les vents irréguliers
et les temps orageux. La prudence s'applique aussi
dans le respect des autres usagers du spot, comme
les piétons, les cavaliers dont les chevaux
peuvent être effrayés...
Les
règles de sécurité inhérentes
à l'utilisation des cerf-volants sont bien
sûr aussi valables pour la pratique du buggy.
Maniement:
Le char à cerf-volant étant un dérivé
des pratiques nautiques, certains termes suivants
sont donc repris du monde de la voile.
La
difficulté du maniement du char réside
principalement dans la synchronisation des mouvements
de la voile et de sa traction, en fonction de la position
et du mouvement du buggy. En effet, la traction du
cerf-volant change suivant sa position par rapport
au vent (voir l'article sur le pilotage des cerf-volants),
position qui est dépendante de son rattachement
au buggy, qui est lui même en mouvement. De
manière générale, plus le cerf-volant
est à l'horizontale, et plus il est à
la perpendiculaire du vent, plus la traction est forte
(puisque la surface de la toile captant le vent augmente).
De plus, le vent relatif dû au mouvement du
buggy s'additionne à celui du vent réel.
Par exemple, le buggy ne peut aller trop vite dans
le sens du vent, car le vent final au niveau de la
voile serait celui du vent réel, moins celui
du buggy, donc pourrait devenir nul et faire décrocher
la voile.
Si
la traction est suffisante, le char peut commencer
à glisser de travers, ou en arrière,
et le pilote peut être désarçonné.
La direction et la puissance finale de la traction
doit donc être bien pensée pour éviter
les accidents.
Positions
selon le vent: Le schéma des allures est donné
à titre indicatif, le comportement des cerf-volants
dans ces phases dépend de leurs caractéristiques
propres, de leurs réglages, et de la maîtrise
des pilotes.

angle
mort : il n'est pas possible d'avancer face au vent,
sauf pendant un court moment en cours de virage.
au près : c'est la remontée au vent.
Le cerf-volant doit être à 90° de
la direction du buggy (angle maximum pour avancer),
ce qui rend le déplacement lent, mais aussi
difficile à cause de risque de déventement
de l'aile. Les capacités de remontée
au vent dépendent du cerf-volant.
de travers : c'est le cas le plus confortable et le
plus rapide avec le largue. Le vent est de coté,
et le cerf volant tire légèrement en
avant.
largue : le vent est à 45° vers l'arrière,
le cerf volant tire en avant. L'allure est rapide,
mais il existe un risque de déventement de
la voile si la vitesse du buggy est supérieure
à celle de l'aile.
vent arrière : dos au vent, le cerf-volant
est le plus possible en avant du char. Comme le buggy
rattrape alors le cerf-volant, cette allure est très
peu utilisée (sauf pendant de cours moments
en virage), car le déventement est très
probable.
Virages:
Les virages se font de deux manières, face
ou dos au vent. Les virages dos au vent sont les plus
faciles, car la voile garde sa traction. Il faut toutefois
faire attention aux accélérations brusques,
qui sont à prévoir quand la voile change
d'orientation par rapport au flux d'air. Les virages
face au vent sont plus complexes et doivent être
rapides et courts, pour minimiser le moment où
le buggy se trouve dans l'angle mort de traction.
Le kite passe alors derrière le pilote (en
fait, au dessus de lui, au zénith).
Figures:
Attention
Ces figures sont montrées à titre d'exemple.
Certaines peuvent être dangereuses, même
pour un pilote aguerri.
le 360° est un virage sur 360° en une seule
fois, donc avec un passage face au vent.
Le deux roues peut être pratiqué en augmentant
la traction du cerf-volant, pour soulever la roue
arrière du coté du vent. Toute la difficulté
est bien sur de ne pas se retourner complètement.
La marche arrière, comme son nom l'indique,
est le déplacement du buggy en sens inverse.
Les sauts ne peuvent être faits qu'en attachant
le char au pilote. Dans ce cas, la voile peut être
assez puissante pour les soulever. C'est alors l'occasion
de faire des figures, comme un atterrissage en marche
arrière, un 360° en l'air...
Equipement:
En plus du buggy et du cerf-volant, la pratique du
char nécessite d'autres équipements:
Le
casque est obligatoire en cas de retournement du buggy;
les versions intégrales permettent de protéger
le pilote des jets de sable, eau, vase...
Une combinaison étanche est pratique par temps
froid, car l'eau et le vent refroidissent très
vite.
Des chaussures solides (du genre de marche) et des
gants sont aussi conseillés.
Le harnais pour se rattacher à la voile, apporte
plus de confort aux pilotes, mais il n'est conseillé
qu'a ceux qui maîtrisent leur cerf-volant, pour
éviter les risques d'être emporté.
Le harnais doit de toute façon être équipé
pour pouvoir se détacher rapidement de l'aile
en cas de problème, même pendant de fortes
tractions.
Compétitions:
On peut classer les compétitions selon deux
types: les "régates" et les raids.
Chaque année, la Transat des Sables voit dans
ses rangs de nombreux pilotes de buggy, amateurs ou
non, traverser 600 km de désert marocain. Les
raids peuvent aussi avoir lieux chez nous, comme avec
le raid de Barneville-Granville, par exemple.
Les
régates sont des courses de buggy, pour lesquelles
le but est de parcourir un circuit représenté
par des balises à contourner, le tout le plus
vite possible.
En France:
Au sein de la fédération française
de char à voile, le char à cerf-volant
constitue la classe 8.
L'APC8
est une association de pilotes de chars de classe
8.