Qu'est
ce que le Kitesurf:
Le kitesurf est un sport de traction qui se pratique
sur l'eau. Sport nautique à part entière,
parfois appelé fly surf ou seulement kite (kite
signifie en anglais cerf-volant), il consiste à
être tracté par un cerf-volant, appelé
aile, et à glisser sur une planche de surf
de taille souvent réduite.
Le
pratiquant pilote, à l'aide d'une barre, une
aile de traction distante de vingt à trente
mètres. Deux à cinq lignes relient la
barre à l'aile. Les ailes actuellement les
plus courantes sont gonflables et comportent 4 lignes.
Au vu du confort et de la sécurité qu'elle
apporte, un grand nombre d'ailes sont aujourd'hui
équipées de ce qu'on appelle la 5e ligne
(cf. plus bas).
Il
existe d'autres sports de traction à cerf-volant,
terrestres comme le mountainboard (gros skateboard
avec quatre roues), le buggy (petit char où
l'on est assis), ou encore le roller équipés
de pneumatiques, ou sur neige avec le snowkite.
Historique:
Le kitesurf est développé au milieu
des années 1990 par Manu Bertin, un sportif
français alors résident à Hawaii
et les frères Legaignoux. Caractérisé
par un esprit de liberté et par la recherche
de nouvelles sensations, ce sport a connu une forte
croissance depuis le début de la décennie
2000, mais se heurte à des difficultés
spécifiques.
En
effet, la pratique du kitesurf exige des sites très
adaptés, notamment en terme de place, permettant
au pratiquant de dérouler ses lignes au sol
sans risque pour lui et pour les autres. Mais de nombreux
accidents, parfois mortels, et la difficulté
de cohabitation avec les autres sports historiquement
dominants (comme le surf, la planche à voile...)
ont conduit à son interdiction pure et simple
sur certaines plages.
L'amélioration
du niveau moyen de pratique et l'apparition d'un matériel
plus sûr dans un avenir proche permettront au
kitesurf de poursuivre son développement dans
les meilleures conditions.
De
plus en plus, les planches se font dans des matériaux
composites de meilleures qualités. Le «
kite » est de plus en train de conquérir
de nouveaux territoires avec par exemple le snowkite,
ou l'apparition d'embarcations tirées plus
importantes par des cerf-volants, comme des canoës
kayak.
Équipements:
L'aile: La voile est
dirigée par une barre, elle-même rattachée
grâce à un harnais au surfeur. Ce dernier
oriente la barre à laquelle sont en général
fixées quatre ou cinq lignes d'environ 27 mètres
de long, de façon à assurer la traction
et la direction de l'ensemble.
Grâce
à la voile, les pratiquants de ce sport peuvent
faire des sauts allant parfois jusqu'à 20 mètres
au-dessus de l'eau. La surface de voile peut aller
de 2m2 à 30m2, même si des voiles de
50 m2 ont été expérimentées.
Deux grands types d'ailes sont utilisées :
Aile
à caisson:
Ces profils souples sont inspirés du parapente.
Les caissons de l'aile se gonflent naturellement.
Les ailes à caisson sont davantage utilisées
pour la traction terrestre. Les dernières évolutions,
équipées de clapets, autorisent le redécollage
sur l'eau. Elles sont alors appelées ailes
à caisson marines. À traction équivalente,
elles peuvent être plus petites. Ce type d'aile
est généralement plus rapide à
gréer parce qu'il ne nécessite pas de
gonflage.
Aile à boudin: Brevet
international déposé par les frères
Legaignoux en 1984. Le principe consiste en une structure
gonflable, à l'aide d'une pompe, qui modèle
le profil de l'aile et lui permet de redécoller
de l'eau.
La barre: C'est la partie
par laquelle on contrôle les mouvements de l'aile.
Elle est plus ou moins grande en fonction de la taille
de l'aile. On y attache 2 ou 4 lignes pour contrôler
l'aile et gérer la puissance. Pour les nouvelles
ailes, on trouve souvent une 5e ligne utilisée
pour améliorer la sécurité et
le contrôle de l'aile.
L'incidence
de l'aile: Deux de ces lignes, les
avants, permettent de réguler la puissance
en jouant sur l'incidence de l'aile. Ces avants sont
accrochées au harnais. Un système de
sécurité permet, en cas d'urgence, de
se désolidariser de l'aile.
Le
réglage de la longueur des avants est fixe,
alors que celui des arrières a justement vocation
à être sans cesse modulé en cours
de navigation en tirant ou poussant la barre. Ce principe
consistant à pouvoir augmenter ou diminuer
la puissance de traction de l'aile s'appelle le border/choquer.
Il
faut bien comprendre que l'incidence de l'aile est
fonction de la longueur des lignes avants par rapport
aux arrières. Il serait en effet évidemment
inutile de raccourcir les avants si on fait de même
avec les arrières dans le même temps.
Lorsqu'on
raccourcit les avants ou allonge les arrières,
on dit alors que l'aile devient cabreuse. Dans le
cas contraire, on dit que l'aile devient piqueuse.
La planche:
Celle-ci peut être directionnelle ou bidirectionnelle.
Généralement, les planches directionnelles
sont utilisées pour les vagues, alors que les
twin-tips sont destinées au freestyle.
À
l'origine du sport, les premiers utilisateurs étaient
souvent issus du monde du windsurf. Naturellement,
les premières planches utilisées pour
le kitesurf furent donc des planches de windsurf.
Mais rapidement la taille des planches s'est raccourcie
jusqu'à atteindre une longueur de 1m40 en moyenne.
Leur forme a ensuite évolué pour se
rapprocher davantage de celle des planches de wakeboard,
dites bidirectionnelles.
Les
planches directionnelles, historiquement liées
au surf, sont assez épaisses et nécessitent
une rotation de la planche à chaque virage.
Les bidirectionnelles, aussi appelées twin-tips
ou tt, sont quant à elles plutôt issues
du monde du wakeboard, elles sont souvent parfaitement
symétriques et beaucoup plus fines. Il existe
enfin une troisième catégorie de planche
plus rare appelée mutant. C'est une solution
intermédiaire entre ces deux styles de planche.
Les
pieds du kitesurfeur sont reliés à la
planche par ce que l'on appelle des foot-straps et
reposent sur une couche de mousse appelée pad.
Les twin-tips ont généralement 4 ailerons
(1 aileron à chaque coin de la planche) d'une
taille allant de 3 à 7 cm. Les planches directionnelles,
comme les planches de surf, ont soit un seul soit
trois ailerons, situés à l'arrière
de la planche, d'une longueur pouvant atteindre 20
cm.
Les
twin-tips sont aussi souvent munies d'une poignée
au centre de la planche. Celle-ci était à
l'origine destinée au transport de la planche,
puis la poignée est vite devenue un accessoire
utile au freestyle, notamment pour les sauts pendant
lesquels le kitesurfeur retire la planche de ses pieds.
C'est la raison pour laquelle la poignée a
été interdite dans plusieurs compétitions,
car elle simplifie certaines figures de freestyle
que d'autres effectuent sans son aide.
Le harnais:
Contrairement à la planche à voile,
le harnais est un élément indispensable
en kitesurf. En effet, si le kitesurfer lâche
la barre sans être rattaché à
l'aile par un moyen quelconque, l'aile va s'envoler
parfois très loin et, sans parler de la perte
du matériel, risquer ainsi de blesser des personnes
qui la recevraient.
Il
existe deux types de harnais en kitesurf :
Dorsal:
comme son nom peut l'indiquer, ce harnais ne passe
qu'autour du bassin et non sous les fesses, contrairement
au harnais culotte.
Culotte: à la
manière d'un baudrier d'escalade, celui-ci
passe sous les fesses et évite ainsi souvent
les maux de dos au rider. On le recommande souvent
aux débutants pour cette raison.
Sécurité:
Il est très recommandé à toute
personne qui désire débuter le kitesurf
de le faire par l'intermédiaire d'une école.
Des règles de sécurité essentielles,
comme l'anticipation, sont à respecter pour
éviter des accidents graves, voire mortels.
En effet, une utilisation inadéquate du matériel
de kitesurf peut rendre ce sport extrêmement
dangereux, autant pour l'utilisateur que pour son
environnement. Au cours de son stage d'initiation
qui dure en moyenne une semaine, le débutant
apprendra les règles de sécurité
de base, comment décoller son aile, comment
faire ses premiers bords, comment faire redécoller
son aile si celle-ci vient a tomber dans l'eau, et
tout ce qui sera nécessaire à une pratique
du kitesurf en toute sécurité.
À
la suite de plusieurs accidents mortels, la France
a décidé sur l'initiative de la DGCCRF
(répression des fraudes) en 2003 de créer
une norme pour le matériel. Une commission
a été constituée par l'Afnor
en juillet 2003, regroupant les fédérations
sportives concernées (la Fédération
française de vol libre, la Fédération
française de parachutisme, l'École nationale
de ski et d'alpinisme), des responsables de la DGCCRF
et du ministère de la Jeunesse et des sports,
la Fédération des industries nautiques
et des fabricants de matériels et d’accessoires
de sécurité.
Parmi
les solutions retenues, citons :
l'aile
doit être reliée au surfer par un lien
(leash), ce qui lui permet de ne pas la perdre même
s'il ne la tient plus avec ses mains; la possibilité
d'annuler d'urgence la traction (en cas de rafale
de vent ou d'approche d'une zone dangereuse), tout
en restant relié à l'aile (pour éviter
que l'aile ne cause un dommage en s'envolant); la
possibilité de détacher l'aile en dernière
extrémité.
Les types de
sécurité: 5e ligne :
en plus des quatre lignes de contrôle de l'aile,
une cinquième ligne (corde) est reliée
au bord d'attaque de l'aile. Ainsi, si le kitesurfer
se sent en danger, il lui suffit de larguer son système
de sécurité. L'aile n'est alors plus
tenue que par le bord d'attaque via la cinquième
ligne : elle exerce ainsi subitement beaucoup moins
de traction et tombe rapidement vers l'eau ou le sol.